Logement
Îlot Thiémanté
Besançon (25) L’opération, située dans le secteur sauvegardé de Battant, dans le centre ancien de Besançon a débuté après un “curetage” d’Îlot : la résorption d’habitat insalubre a consisté en la démolition de 7 immeubles insalubres ou sinistrés. De 5 d’entre eux, on a conservé les façades en pierre appareillée du XVIIIe siècle, des autres, les pierres réutilisables, qui ont servi à construire les murs du rez-de-chaussée de deux des immeubles neufs de la rue Thiémanté. Des fouilles archéologiques de sauvegarde ont précédé le chantier.
Le projet s’insère dans le parcellaire complexe du quartier en collant à sa division d’origine sur rue et à la volumétrie des avoisinants sans créer de rupture. Le langage architectural est contemporain, et bannit le pastiche. L’accent est mis sur les éléments architecturaux traditionnels de Besançon : les escaliers extérieurs, avec 4 exemples traduits en volumes et matériaux différents, et la cour, partiellement fermée, où un soin particulier a été porté dans le choix des pavages de grès et de granit. Pour l’insertion des 2 bâtiments neufs, on a dû intégrer l’échelle du quartier et le manque d’unité entre les façades mitoyennes existantes : un grand R+2 du XVIIIe siècle d’un coté et un très petit R+1 du XVIe de l’autre. Ainsi, toutes deux assises sur leur soubassement de pierre massive, les façades sont tantôt en pan de bois, tantôt en béton revêtu de pierre agrafée. Ces traitements de façade, s’ils suggèrent des ambiances radicalement différentes des bâtiments mitoyens, sont conçues dans l’esprit du maintien du morcellement parcellaire et ne se perçoivent pratiquement pas ensemble. Sur la rue d’Arènes, les 5 façades du XVIIIe siècle ont été maintenues en place après étaiement, compte tenu de leur belle qualité. Lors de la première phase de chantier, on a contourné un immeuble non acquis dans l’ensemble foncier, et sa réhabilitation a constitué la seconde phase, près de 5 ans plus tard. Certains bâtiments sont en structure bois en raison de la quasi absence de fondations des immeubles mitoyens. Elle a été utilisée pour les planchers, façade sur cour et escaliers. Certains mitoyens du XVIe siècle comportent des faux-aplombs jusqu’à 60 cm à R+2. Les 6 bâtiments sont construits sur un parking de 17 places en sous-sol dont l’accès à mi-niveau est rendu possible par la différence d’altitude entre les 2 rues. Tous les volumes de toiture à 45° sont couverts en tuiles plates et les façades sur rue sont revêtues de pierre, comme le prévoit le plan de sauvegarde. La gamme des logements est très étendue répondant ainsi au souci de la municipalité de maintenir une population mixte, dans ce quartier traditionnellement populaire qui fait l’objet depuis près de 30 ans d’une politique suivie de rénovation urbaine. Ils bénéficient de bonnes prestations (label HPE 3* gaz, Qualitel). |
Paru dans la revue "Séquence Bois" en juillet 2001
Programme : 27 logements locatifs PLA en secteur sauvegardé après résorption d'habitat insalubre logements du T1 au T6 duplex, 2 locaux commerciaux, 1 garage particulier de 4 places, 17 places de parking souterrain. Maîtrise d’ouvrage : SAIEM B Maîtrise d’ouvrage déléguée SEDD Surface : 1630 m2 de logements, 230 m2 de commerces Coût travaux : 9 800 000 F HT (valeur 1991) Calendrier : projet 1991 / chantier 1991-1994 puis 1999 Maîtrise d’œuvre : > Atelier Haton, architectes > Dominique Normand, économiste > Michel Pate : BET structures > Bellucci : BET thermique |