Logement
Rue du Petit-Charmont
Besançon (25) L’immeuble est situé dans le quartier de Battant à Besançon, classé en secteur sauvegardé, l’un des premiers de France. Dans cette partie du quartier, le bâti est très dégradé, mais les opérations de rénovation se sont multipliées, notamment dans le cadre de la loi Malraux.
Abritant 8 logements à l’origine, en 2 immeubles étroits (4,50m) avec cour intermédiaire, le n°15 est caractéristique du quartier. Insalubre, à la limite de l’effondrement sur la rue du Petit-Charmont, l’un des immeubles a vu ses planchers bois remplacés par des dalles béton. L’opération a été rendue délicate du fait de la constitution du mitoyen aval, très hétérogène, en pan de bois vraisemblablement du XVIe siècle. Le pignon a été surélevé en ossature bois, afin d’éviter de le surcharger; en effet sa hauteur devait être augmentée de 50% pour parvenir à la pente minimale de la toiture à petites tuiles, exigée par le plan de sauvegarde. Un volume de transition entre les 2 immeubles, d’anciens greniers, a été modifié pour que l’escalier principal de la cour reste seul à desservir l’ensemble des logements; il sert d’espace d’entrée aux appartements, et par des percements étudiés, offre une vue panoramique sur la vieille ville de Besançon. Traité également en ossature bois, il est bardé de zinc quartz (pré-patiné), dans un souci de pérennité, et dans le parti général d’usage de matériaux bruts se patinant « avec noblesse ». Le plan des appartements sur la rue du Petit-Charmont est conçu dans l’esprit d’un espace fluide, les pièces se desservant les unes les autres. À chaque niveau, l’ensemble des « services » (bains et cuisine) est groupé dans un volume central. Ce dispositif, que nous avons déjà utilisé dans d’autres rénovations est bien adapté aux surfaces des anciens immeubles en longueur, au développé de façade très faible. À l’ouest, sur le square Léon Deubel, malgré une bien meilleure qualité de conservation du bâtiment, on a rabaissé d’un étage la façade d’origine afin d’offrir un gabarit plus compatible avec le reste du front bâti. Une petite extension de quelques m2 seulement vient encore réduire l’échelle. C’est une réponse en compromis à la demande du service d’urbanisme de descendre le volume d’un étage. Les mitoyens et les dalles sont en maçonnerie, mais la façade est là aussi traitée en ossature bois et zinc, dans un souci d’unité générale. Le bardage de mélèze est appelé à griser afin d’uniformiser un peu la perception d’ensemble. Dans cet immeuble là les logements sont des duplex; l’un d’eux possède un jardinet, l’autre une terrasse généreuse sur l’extension, couverte par un auvent de zinc. Les détails sont contemporains et simples dans un souci de respect du bâti et des formes traditionnelles présentes dans le quartier : traitement soigné des communs et en particulier de la cage d’escalier, qui par chance était peu dégradée. |
Programme :
réhabilitation de logements en secteur sauvegardé 5 logements locatifs dont 3 duplex, bénéficiant de subventions de l’ANAH (Agence Nationale de l'Habitat) Maître d'ouvrage : privé Surface : 300 m2 utiles Coût travaux : 220 000€ HT (valeur 2002) Calendrier : projet 1999-2000 / chantier 2001-2002 Maîtrise d’œuvre : > Atelier Haton architectes > Sylvie Simmen, assistante > Patrick Guenot, économiste de la construction |